Le domaine de la Palissade de Bernard Picon
A la Palissade, ne cherchez pas à savoir ce qu'il y avait là à l'époque romaine, au Moyen Age ou à l'âge classique, il n'y avait rien ! Ou plutôt si, il y avait la mer. Puis, lors de chaque crue, le Rhône y a déposé ses alluvions quand, endigué, il n'eut plus la possibilité d'engraisser les plaines amont de ses limons fertiles.
Avant 1853, au-delà de Port-Saint-Louis, le fleuve s'écoulait à la mer par trois bouches : le grau de Piémanson, le grau de Roustan, le grau du Levant. Pour faciliter la navigation, les ingénieurs imaginèrent de barrer deux de ces trois bouches pour qu'un courant plus puissant vienne à bout de "la barre" qui défendait l'entrée du fleuve. Les palissades désignaient les barrières destinées à fermer les graus. On ferma le grau de Piémanson et le grau de Roustan, puis, réflexion faite, on déboucha le grau de Roustan (cours actuel du fleuve) pour fermer le grau du Levant ! Peine perdue, ces bricolages successifs n'eurent pas l'effet escompté mais on s'en sortit quand même en creusant, sur l'idée d'Hypolite Peut, une sortie artificielle, le canal de Saint-Louis.
Le domaine de la palissade, issu de ces configurations successives se situe pour le moment entre le grau de Piémanson en voie de colmatage, la mer, et le cours actuel du Rhône.
(texte extrait du livre "En Camargue : les marais du Vigueirat, le domaine de la Palissade" de Bernard Picon, en vente à l'accueil)
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